Gestion des pesticides dans le vignoble

17 Feb 2016

L’une des thématiques centrales de cette conférence a concerné la gestion intégrée des ravageurs et des maladies basées sur le développement de nouvelles technologies de précision et de contrôle de l’application des pesticides, en préservant l'innocuité des aliments et en favorisant le développement durable du secteur vitivinicole.

La représentation de l’OIV a été assurée par le chef de l’unité Viticulture, Mario de la Fuente, qui a réalisé une présentation des actions entreprises au sein de la Commission « Viticulture » eu égard à la réduction et l’utilisation raisonnée des pesticides dans le vignoble.

Ces journées, présidées par la directrice générale de l’École supérieure d’agriculture de Barcelone (ESAB), ont compté sur la présence de plus de 60 orateurs appartenant à de nombreux centres de recherche et/ou universités du monde entier, ainsi que d’une forte représentation des principaux fabricants de produits phytosanitaires, pesticides, équipements d’application, d'étudiants, etc., réunissant chaque jour jusqu'à près de 200 personnes.

Les travaux se sont organisés autour des axes thématiques suivants : fonctionnement et performances du pulvérisateur, paramètres et normes ; formation de l’opérateur de produits phytosanitaires ; efficacité biologique de la pulvérisation ; application de précision ; réduction des pertes lors de l’application ; caractérisation physique de la goutte lors de la pulvérisation et applications pratiques sur arbres fruitiers.

Les activités programmées ont permis d'assister au total à 12 présentations de posters, 45 communications orales et 3 exposés d’ouverture, centrés sur les problèmes et défis existants, avec pour objectif d’essayer de fixer les bases requises pour permettre des avancées scientifiques et technologiques en matière d’application de pesticides. Ces débats ont permis d'apporter une contribution au transfert technologique de ces avancées au sein du secteur vitivinicole, en particulier dans l'optique de sa durabilité et de sa gestion intégrée.

Les nouveaux défis et préoccupations du secteur vitivinicole sont en grande mesure du ressort de l’OIV. En atteste l'incorporation prioritaire de la promotion d’une viticulture durable (qui affecte la gestion des pesticides entre autres facteurs) au sein d’un des cinq axes établis pour le Plan stratégique 2015-2019 de l’Organisation.

Dans le cadre de son engagement pour la durabilité, l’OIV travaille depuis 1987 sur une série de résolutions : dans les domaines de la production intégrée (VITI 01-1999 et CST 01-2004), de la préservation de la biodiversité (VITI 01-2002), de la production biologique (ECO 460-2012), et bien entendu dans celui de la production durable (CST 01-2004, CST 01-2008 et VITI 422-2011). De même, l’Organisation a travaillé sur la gestion des différents organismes nuisibles et maladies, comme par exemple les phytoplasmes (VITI 03-2006) ou les maladies du bois (VITI 02-2006).

L’OIV a en outre adopté trois résolutions sur les limites maximales de résidus de pesticides. Deux d’entre elles favorisant la création d’un recueil des listes officielles des États membres ou autres organismes internationaux présentant les limites maximales de résidus (LMR) dans les raisins (VITI 01-2007) et dans le vin (OENO 14-2006), et la troisième s’attachant à l’adoption d'une méthodologie normalisée pour la détermination des résidus de pesticides dans le vin par méthode extractive (OENO 436-2012).

Le Groupe d’experts « Protection de la vigne et techniques viticoles » (PROTEC) continue aujourd’hui à travailler sur différents challenges intrinsèquement liés à la durabilité, la gestion intégrée ou l’application de produits phytosanitaires au travers de diverses actions :

  • Principes généraux de la vitiviniculture durable. Aspects environnementaux, sociaux et économiques (CST 12-518). Guide d’application de la vitiviniculture durable (CST 13-530).
  • Réduction ou utilisation raisonnée des pesticides en viticulture. Au cours de ces conférences ont été présentés les résultats préliminaires d'un questionnaire relatif à l'application de pesticide et soumis aux États membres.
  • Harmonisation globale des LMR et des protocoles d’application des pesticides. Il est fortement recommandable de normaliser les protocoles pour l’utilisation des pesticides et d’aller plus loin dans le domaine de l’harmonisation des LMR pour les mêmes substances actives employées en viticulture dans le monde entier.

Les journées se sont soldées par une participation très satisfaisante du secteur de l’application de produits phytosanitaires et pesticides. Tous les défis qui y ont été posés seront abordés dans une plus ou moins grande mesure à l’avenir, et l’OIV espère pouvoir continuer à travailler aux côtés de l’ensemble de la filière pour une viticulture plus durable.