L’OIV a été créé en 1924 comme l’Office International du Vin pour harmoniser la situation mondiale de la viticulture
Il faut remonter très loin dans le temps pour découvrir la première manifestation internationale dans le domaine de la vigne. C'est en 1874, après le désastre phylloxérique qui a failli détruire complètement la viticulture européenne, que les vignerons de France, Italie, Suisse, Autriche et Allemagne, rassemblés à Montpellier en un Congrès qui dure du 22 au 30 octobre recherchent en commun les moyens de lutte contre le redoutable insecte.
Trente cinq ans plus tard, la crise phylloxérique ayant été surmontée, un autre péril, plus insidieux, menace la viticulture. C'est l’essor anarchique de la production et du commerce qui permet à la fraude de prendre de telles proportions que le marché mondial se trouve inondé de toutes sortes de breuvages portant abusivement le nom de vin. Aussi, en 1908 et 1909, deux Congrès sont-ils tenus, l’un à Genève et l’autre à Paris pour examiner cet inquiétant problème et de sérieux progrès sont réalisés en proposant une première définition du vin ou en rappelant et confirmant les principes de la Convention de Madrid de 1891 concernant la répression des fausses indications de provenance.
Cette évolution, entravée par la Première Guerre Mondiale, reprend en 1918, grâce à une Conférence internationale des pays producteurs dont le programme comprend : la révision des tarifs douaniers, la réglementation des échanges entre Etats et l’institution d'un corps international composé de délégués des pays exportateurs et importateurs, chargé d'arbitrer les conflits pouvant s’élever entre eux.
Puis, en 1922, la Société d’encouragement à l'agriculture (française), toujours préoccupée par la situation mondiale de la viticulture, suggère la création d'un organisme international du vin, par les représentants de l’Italie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la France, la Hongrie, le Luxembourg et la Tunisie.
L'idée est reprise, l’année suivante par la Conférence de Gênes (1923) au cours de laquelle, il est même décidé de tenir une réunion restreinte, à part, entre I'Italie, la France, I'Espagne, la Grèce et le Portugal pour examiner sérieusement la création d'un tel organisme. Les dé1égués de ces pays décident de se retrouver quelques mois plus tard à Paris, du 4 au 6 juin et se mettent d'accord sur la nécessité d'un Office international permanent qu'entretiendront à frais communs les Etats représentés.
Toutefois, aucune décision concrète n'y est prise et il faudra encore deux Conférences, convoquées de nouveau à Paris en 1924, pour examiner les possibilités, et les modalités de la création d'un organisme international. Leurs longs débats témoignent de la difficulté de vaincre toutes les réticences. Ils aboutissent finalement, le 29 novembre 1924 à la signature d'un arrangement portant création à Paris d'un Office international du vin.
Juridiquement, l’O.I.V. est donc né, mais, il ne prendra pas d’existence réelle tant que cinq pays au moins, n'auront pas déposé leurs ratifications, comme le stipule l’Arrangement. On attendra donc encore trois ans, jusqu'au 3 décembre 1927 pour que le nombre des ratifications requis soit réuni et pouvoir alors tenir la session constituante du 5 décembre.
Où en est le monde viticole en 1924 ?
La culture de la vigne a cessé, depuis le début du siècle, d’être limitée à un nombre réduit de pays. Elle a progressivement conquis d’importantes régions en Afrique du Nord, en Amérique Latine, au Cap, en Australie et aux Etats-Unis.
Il s'agit donc d'une activité agricole de grande importance sociale, démographique et économique, dont le développement spectaculaire, s'étant fait dans le plus total désordre, plonge le monde viticole dans des difficultés sans nombre. La fraude continue à sévir partout, les taxes qui frappent les vins sont souvent anormalement élevées et les préjugés contre cette boisson, faute d’information sérieuse et responsable, nourrissent une hostilité croissante, dont la forme la plus aiguë, est la Prohibition pure et simple. L’exemple des Etats-Unis, suivi par la Finlande, fait tache d’huile en Europe en contaminant la Suisse, l’Autriche et le Danemark. Quant à la production, elle progresse sans cesse grâce à l’extension du vignoble, l’élévation des rendements, l’utilisation incontrô1ée des hybrides, etc. tandis que la consommation et le commerce stagnent. Tous les facteurs sont donc réunis pour qu'une crise grave éclate.
C'est dans ce monde anarchique qu'apparaît I'Office international du vin.
Dès ses premiers pas, il se trouve donc confronté à des tâches d'une écrasante complexité. Il s'y attelle avec courage et confiance en mettant en œuvre la collaboration active des personnalités les plus notoires du monde viticole d'alors groupées sous l’autorité de son premier Président, le français Edouard Barthe et grâce à l’énergie de son premier Directeur Léon Douarche et des trois membres du personnel.
Durant la première décennie de son existence qui se termine avec la déclaration de la deuxième guerre mondiale, l’O.I.V. développe son action dans de multiples domaines.
Et, tout d'abord, il procède à une vaste et longue enquête pour obtenir le plus grand nombre possible d’informations sur l’importance et la nature des viticultures nationales. Ainsi, pour la première fois, peut on avoir une vue d’ensemble sur la situation viticole mondiale en disposant de renseignements sérieux de caractère économique, statistique, réglementaire et technique sur les pays producteurs ou importateurs.
Cette documentation de base, indispensable pour tout examen approfondi des problèmes posés est notamment diffusée par le Bulletin de l’O.I.V., dont le premier numéro est sorti en juin 1928.
Un autre volet de l’action de l’O.I.V. est, soit de susciter des travaux techniques, soit de donner une plus grande audience à ceux qui existent déjà. Son organe mensuel ouvre ses colonnes à tous les chercheurs de l’époque et les sujets les plus divers touchant la technique et la science de la vigne et du vin y sont traités.
Sur un plan plus concret, l’O.I.V. œuvre également pour une coordination internationale des échanges commerciaux. Après plusieurs réunions, enquêtes et conférences, la première Convention pour l’unification des méthodes internationales d'analyse de vins est signée à Rome, le 4 juin 1935.
Le nombre de ses membres qui étaient sept en 1928, passe à dix-sept dix ans plus tard. Un Comité scientifique, puis un Comité juridique et même un Comité médical se créent. Au cours de cette période l’O.I.V. tient douze assemblées Générales. En outre, cinq Congrès internationaux de la vigne et du vin ont lieu.
Ces grands rassemblements de spécialistes du monde entier, contribuent par leurs travaux et leurs débats, non seulement à l’entente et à la coordination nécessaires entre les pays mais aussi au développement de la technologie de la vigne et du vin.
Le cinquième Congrès international de la vigne et du vin, tenu à Kreuznach-les-Bains en Allemagne du 21 au 30 août 1939, juste à la veille du début des hostilités de la Seconde Guerre Mondiale, sera la dernière manifestation de cette période.
Pendant les sombres années de la Guerre, l’O.I.V. aurait pu disparaître.
Mais deux hommes, le président Edouard Barthe et le secrétaire général Basile Samarakis (qui remplace Léon Douarche, mobilisé) voient les choses autrement. Animés d'une confiance inébranlable en l’avenir, ils s'attachent à faire survivre cette œuvre de paix et de progrès qu'est l’O.I.V. Le Bulletin de l’O.I.V. paraîtra et sera diffusé partout où les circonstances le permettent. Ce sera un signe de remarquable vitalité, signe aussi d’espoir. Enfin, le travail de documentation se poursuivra car la recherche n'a pas complètement cessé et la presse viticole de nombreux pays curieusement subsiste. Cette documentation s’avérera d'une utilité inappréciable quand la Paix reviendra.
La Paix enfin revenue, le Président Barthe n'attend pas sa signature pour convoquer à Paris, une session officieuse, réunissant une vingtaine de représentants diplomatiques de quinze pays membres.
Se doute-t-il que de nouvelles épreuves attendent l’Organisation ? La création par les Nations-Unies de l'Organisation pour l’Agriculture et l’Alimentation, plus connue sous son sigle anglais FAO met en cause l’existence de toutes les organisations internationales du secteur agro-alimentaire.
L’O.I.V. qui entre dans cette catégorie, se trouve donc, après avoir péniblement surmonté un danger de disparition, devant un péril d’absorption. Tout est alors mobilisé pour y faire face et son secrétaire général fait deux fois le voyage à Washington (où siégeait à ses débuts la FAO), en novembre 1948 et novembre 1949, pour plaider l’autonomie et l'intégrité de 1'O.I.V. Sa tache est rude parce qu'il faut, chaque fois, affronter de grandes Assemblées composées de délégués de 60 pays, en majorité hostiles au vin. Ce n'est que grâce à sa ténacité et à l’appui indispensable des dé1égations française, italienne, espagnole, portugaise, etc. que l’office finit par avoir gain de cause. Un accord est alors signé qui stipule textuellement que la “FAO ne saurait se substituer dans 1'accomplissement des tâches qui incombent à 1'O.I.V. reconnu comme Organisation intergouvernementale spécialisée dans le domaine vitivinicole.”
Le nouveau départ
En juillet 1946, est convoquée une assemblée Générale réglementaire où 17 pays sont représentés et au cours de laquelle on entend plusieurs communications faisant notamment le bilan des années de guerre ou traitant de la reconstitution du vignoble. Les pays membres qui avaient cessé de verser leurs cotisations se mettent en règle. Le Bulletin de I'O.I.V. paraît maintenant régulièrement. La Turquie ayant adhéré, en 1946 invite un Congres international de la vigne, du raisin de table et du raisin sec qui se tient à Istanbul, en septembre 1947. Cette même année, pour la première fois, une Assemb1ée Générale inscrit à son ordre du jour une question technique sur une maladie de la vigne : le court-noué.
L'O.I.V. s'est donc reconstitué et fonctionne normalement quand un événement de première importance survient. Le 25 juillet 1949, Edouard Barthe disparaît et prive ainsi I'Organisation de son prestigieux animateur.
Le Baron Pierre Le Roy de Boiseaumarie est élu président trois mois plus tard, et avec lui une nouvelle ère commence. Celui qu'on a surnomma « le premier vigneron du monde » présidera aux destinés de I'O.I.V. pendant 17 ans et défendra avec une admirable obstination une viticulture dont l'objectif doit être non pas la quantité mais la qualité.
Les travaux techniques tiennent de plus en plus une grande place dans les Assemblées Générales et s'orientent vers la génétique de la vigne, le choix des cépages, 1'influence du sol et du climat, les traitements du vin etc. Les vœux et résolutions formulés insistent sur la limitation des plantations, la protection des appellations d’origine et la nécessité d'une réglementation rigoureuse de la production et du commerce du vin.
Une nouvelle Convention internationale pour l’unification des méthodes d'analyse de vins est signée en 1954 à Paris qui confirme la création d'une Sous-commission des méthodes d’analyses qui avait vu le jour dès 1951 à Narbonne et qui par la suite développera une remarquable activité.
Les publications s'enrichissent avec l’édition d'un Répertoire des stations de viticulture et laboratoires d’œnologie et du premier volume du Registre ampélographique international. La rédaction d'un Lexique de la vigne et du vin en 7 langues est mise en route.
C'est à cette étape de son évolution que son directeur, au retour d'un fatigant Congrès au Chili, succombe à un mal qui le minait depuis quelque temps. Le 17 juillet 1956, Basile Samarakis décède après 17 ans à la direction de cet Office
Les années 50-60, où la science connaît un prestige sans précédent, voient une prolifération d’organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales, axées sur des problèmes techniques et une multiplication impressionnante de Congrès, Colloques, Conférences, Symposia, etc. qui, en rassemblant les spécialistes de chaque discipline, favorisent la recherche scientifique, les échanges d’idées, la diffusion des connaissances. Les structures de ces organisations sont nouvelles, plus rationnelles, plus efficaces.
Le temps est donc venu pour que l’O.I.V., qui entre dans sa trentième année, s'adapte a son temps en devenant une Institution moderne mieux armée pour accomplir sa mission.
Ce travail de rénovation sera l’œuvre de René Protin, ancien directeur de la production agricole au Ministère de l’agriculture, élu directeur le 20 décembre 1956.
En premier lieu, le nouveau directeur, étend les objectifs de l’Organisation en faisant modifier, sur décision de l’Assemblée Générale tenue à Ljubljana en 1957, son appellation qui devient dorénavant : Office international de la vigne et du vin. Puis, il entreprend de la doter de structures nouvelles tant sur le plan de son fonctionnement que sur le plan intérieur. Dès l’année suivante, à Luxembourg, l’Assemb1ée Générale adopte d’importantes modifications : création des trois Commissions ayant le pouvoir de créer à leur tour des Groupes d’experts; nouvelles méthodes de travail des Assemb1ées Générales (qui ne diffèrent plus sensiblement, dans leur forme, des Congrès); attributions supplémentaires au Conseil de l’O.I.V., c’est à dire le Président et 4 vice-présidents, qui se voit chargé de la rédaction des ordres du jour techniques, etc.
Le Baron Le Roy qui a si profondément marqué de sa personnalité l’action de l’O.I.V. doit cependant, pour des raisons de santé, quitter son poste en 1963.
Les personnalités qui lui succéderont pendant la quinzaine d’année suivante sont:
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Eladio Asensio Villa (Espagne) de 1963 à 1968
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Gherassim Constantinescu (Roumanie) de 1968 à 1971
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Pier-Giovanni Garoglio (Italie) de 1971 à 1975
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Karl-Wilhelm Gartel (Allemagne) de 1975 à 1979
Le directeur René Protin, atteint par la limite d’âge, doit quitter I'O.I.V. qu'il a si bien servi. Le nouveau directeur, Paul Mauron, ingénieur général du Ministère de l’agriculture, dont l’élection à lieu en mai et la prise de fonctions en juillet 1973 a vite mesuré la tâche qui lui incombe. Excellent organisateur, il s'attache non seulement à maintenir l’action en cours mais à lui donner aussi les moyens de se développer. Il parachève la modernisation des structures entreprise en 1957 en les rajeunissant en les complétant. Le nouveau Règlement intérieur qu'il propose en 1974 à l’Assemb1ée Générale de Riva del Garda, permet une rationalisation et une accé1ération du fonctionnement de l’O.I.V. Entre autres, il donne naissance à un Comité technique qui se révèle d'une importance très particulière en permettant de mieux définir les orientations de l’O.I.V. et de répondre de manière plus efficace aux préoccupations de l’actualité.
Des entreprises de longue haleine, commencées quelques années auparavant, connaissent un heureux aboutissement : un Règlement de concours de vins est définitivement rédigé ; un programme complet d’études pour la formation des oenologues est établi; les travaux pour la constitution d'un Code de pratiques œnologiques arrivent au terme de leur première phase et un volume est enfin publié.
Les études dans certains secteurs s'approfondissent par le fait qu'elles sont confiées à des Groupes d’experts qui se réunissent régulièrement, présidés par des spécialistes particulièrement compétents et dotés de secrétaires scientifiques.
Durant cette période l’O.I.V. est devenu une importante organisation qui multiplie ses activités et acquiert chaque jour un poids scientifique et moral dans le monde viticole. Tout naturellement donc, le nombre de ses membres augmente et de 17, en 1957, passe à 30 en 1978 pour les 60 ans de l’Organisation.
Gilbert Constant, qui succédera à Paul Mauron à la Direction de cet Office en 1980, laissera sa place en 1986 à l’inspecteur général Robert Tinlot qui développera sensiblement le nombre de nouvelles adhésions. Les quinze dernières années verront cette progression internationale s’accroître pour atteindre 45 Etats membres qui représentent plus de 95% de la production et de la consommation mondiale du vin. Cette extension se traduira également par la diversité des nationalités des présidents suivants :
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Stravoula Kourakou-Dragona (Grèce) de 1979 .à 1982
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Beat Neuhaus (Suisse) de 1982 à 1985
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Mario Frégoni (Italie) de 1985 à 1988
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Nicolaï Pavlenko (URSS) de 1988 à 1991
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Gabriel Yravedra (Espagne) de 1991 à 1994
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Alejandro Hernandez Munoz (Chili) de 1994 à 1997
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Fernando Bianchi de Aguiar (Portugal) de 1997 à 2000.
Le Renouveau
C’est sous cette dernière présidence et avec l’arrivée en 1997 d’un nouveau Directeur Général, M. Georges Dutruc-Rosset que va commencer une période de cinq ans consacrée à la révision de l’OIV.
Cette révision, décidée par une résolution de l’Assemblée générale de l’O.I.V. le 5 décembre 1997 à Buenos Aires (Argentine), avait comme objectif celui de la "modernisation des missions et des moyens humains et matériels de l’Office".
Lors de sa création l’Office international de la vigne et du vin comptait huit pays producteurs. Il en compte un siècle plus tard 48, dont la vision et les intérêts concernant le secteur sont parfois différents. En outre, le commerce international s’est considérablement développé. Il était donc indispensable que l’O.I.V. puisse prendre en compte ces nouveaux enjeux dans une approche équilibrée entre tous ses membres.
Après trois ans et demi de travaux et de négociations, la 4ème séance de la Conférence Internationale des pays membres de l’Office international de la vigne et du vin, tenue le 3 avril 2001, se conclut sur un Accord international portant création de « l'Organisation internationale de la vigne et du vin », sous la Présidence de l’Argentin Felix Aguinaga, Président de l’OIV de 2000 à 2003, concluant ainsi le processus initié à Buenos Aires.
Les apports les plus notables de cet accord touchent aux missions, aux procédures de décision de l’O.I.V. et à ses structures.
Les missions de la nouvelle Organisation sont modernisées et adaptées pour lui permettre de poursuivre ses objectifs et d’exercer ses attributions en tant qu'organisme intergouvernemental à caractère scientifique et technique, de compétence reconnue dans le domaine de la vigne, du vin, des boissons à base de vin, des raisins de table, des raisins secs et des autres produits issus de la vigne.
Les objectifs de la nouvelle Organisation, qui se substitue à l’"Office international de la vigne et du vin", sont les suivants :
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indiquer à ses membres les mesures permettant de tenir compte des préoccupations des producteurs, des consommateurs et des autres acteurs de la filière vitivinicole ;
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assister les autres organisations internationales intergouvernementales et non-gouvernementales, notamment celles qui poursuivent des activités normatives ;
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contribuer à l'harmonisation internationale des pratiques et normes existantes et, en tant que de besoin, à l'élaboration de normes internationales nouvelles, afin d'améliorer les conditions d’élaboration et de commercialisation des produits vitivinicoles, et à la prise en compte des intérêts des consommateurs.
Afin d'atteindre ces objectifs, l’Organisation internationale de la vigne et du vin exerce, entre autres, les attributions suivantes :
promouvoir et orienter les recherches et expérimentations scientifiques et techniques ;
élaborer, formuler des recommandations et en suivre l’application en liaison avec ses membres, notamment dans les domaines suivants : les conditions de production viticole, les pratiques œnologiques, la définition et/ou la description des produits, l'étiquetage et les conditions de mise en marché, les méthodes d'analyse et d'appréciation des produits issus de la vigne ;
soumettre à ses membres toutes propositions concernant : la garantie d’authenticité des produits issus de la vigne, en particulier vis-à-vis des consommateurs, notamment en ce qui concerne les mentions d’étiquetage, la protection des indications géographiques et notamment les aires vitivinicoles et les appellations d’origine désignées par des noms géographiques ou non qui leur sont associés, dans la mesure où elles ne mettent pas en cause les accords internationaux en matière de commerce et de propriété intellectuelle, l’amélioration des critères scientifiques et techniques de reconnaissance et de protection des obtentions végétales vitivinicoles :
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contribuer à l'harmonisation et à l'adaptation des réglementations par ses membres ou, en tant que de besoin, faciliter la reconnaissance mutuelle en ce qui concerne les pratiques entrant dans le champ de ses compétences ;
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participer à la protection de la santé des consommateurs et contribuer à la sécurité sanitaire des aliments : par la veille scientifique spécialisée, permettant d'évaluer les caractéristiques propres des produits issus de la vigne, en promouvant et en orientant les recherches sur les spécificités nutritionnelles et sanitaires appropriées, en diffusant des informations résultant de ces recherches aux professions médicales et de santé.
Le consensus est le mode de décision normal de l'Assemblée générale pour l'adoption des propositions de résolution de portée générale, scientifiques, techniques, économiques, juridiques, ainsi que pour la création ou la suppression de commissions et sous-commissions. Il en est de même pour le Comité exécutif dans l'exercice de ses attributions en ce domaine.
La structure organique décisionnelle reste sensiblement la même (Assemblée Générale, Comité Exécutif, Bureau). La structure des votes a été modifiée afin d’assurer une répartition objective des voix pondérées qui ne sont plus laissées au libre choix du pays adhérent en fonction de leur cotisation. Chaque pays dispose de deux voix de base auxquelles s’ajoutent un nombre de voix additionnelles calculé à partir de critères objectifs déterminant la place relative de chaque pays dans le secteur vitivinicole mondial (production, superficie, consommation).
Par ailleurs l'Accord prévoit la possibilité pour une organisation internationale intergouvernementale de participer aux travaux de l’OIV ce qui garantit le critère de réciprocité prévu dans le statut des observateurs.
Enfin le français, l’anglais et l’espagnol sont les langues officielles auxquelles ont été ajoutés l'italien et l'allemand ce qui conformément à l'Accord permet aux organes constitutifs de l'OIV de fonctionner de façon ouverte et transparente.
Mais comme en 1924, il faudra attendre que les Etats aient ratifié ce nouvel Accord pour que la nouvelle Organisation puisse réellement fonctionner avec ce nouveau mandat.
Le 23 décembre 2003, l'approbation par le Parlement français de l'Accord du 3 avril 2001 portant création de "l'Organisation internationale de la vigne et du vin" constitue le 31ème instrument permettant l'entrée en vigueur de cet Accord international au 1er janvier 2004, alors que M. Dutruc-Rosset cède sa place à l’Italien Federico Castellucci qui sera le premier Directeur Général non français de « l’Office » et qui sera confirmé à la Direction de « l’Organisation » le 17 mars 2004.
Cet Accord crée une nouvelle dynamique du secteur vitivinicole mondial par la mise en place d’une Organisation intergouvernementale spécifique, moderne, dont les modalités de fonctionnement en font un forum international d’échanges de vues, de rapprochement des positions, aboutissant à l’adoption de résolutions ou de recommandations scientifiques et techniques dans le domaine de la vigne, du vin, des boissons à base de vin, des raisins de table, des raisins secs et des autres produits issus de la vigne, contribuant à poursuivre l’harmonisation internationale des pratiques et des réglementations indispensables au développement du commerce international dans l’intérêt des producteurs, des distributeurs et des consommateurs.
Sur cette lancée et avec la Présidence du Prof. Dr. Reiner Wittkowski d’Allemagne (2003-2006) s’ouvre la mise en place de nouvelles règles de fonctionnement par l’adoption d’un nouveau Règlement intérieur et surtout par la formulation du 1er Plan Stratégique de l’Organisation internationale de la vigne et du vin qui lui donne une vision : Être l’organisation scientifique et technique mondiale de référence pour la vigne et le vin et affirme sa mission :
Conformément aux attributions fixées par l’article 2.2 de l’Accord du 3 avril 2001, afin de réaliser sa vision, l’OIV favorisera un environnement propice à l’innovation scientifique et technique, à la diffusion de ses résultats et au développement du secteur international vitivinicole. Elle promouvra, à travers ses recommandations, des normes et lignes directrices internationales, l’harmonisation et le partage de l’information, et les connaissances établies sur des bases scientifiques avérées, afin d’améliorer la productivité, la sécurité et la qualité des produits et les conditions d’élaboration et de commercialisation des produits vitivinicoles.
En ce début de 21ème siècle, avec les présidences successives de Peter Hayes (Australie 2006-2009), d’Yves Bénard (France 2009-2012), de Claudia Quini (Argentine 2012-2015), de Monika Christmann (Allemagne 2015-2018), de Régina Vanderlinde (Brésil 2018-2021 ) et Luigi Moio (Italie, 2021-2024) et la Direction de Jean-Marie Aurand (France 2014-2018) Pau Roca (Espagne, 2019-2023), John Barker (Nouvelle-Zélande, depuis 2024) l’OIV, avec ses 50 Etats membres, constitue l’organisation de référence du secteur vitivinicole qui s’attache à traiter de toutes les questions qui conditionnent l’avenir de ce secteur.
Au centre des défis liés aux évolutions climatiques, sociétales ou digitales, l’OIV a augmenté à la fois ses capacités humaines grâce au renouvellement d’un secrétariat international qualifié et ses capacités fonctionnelles tant par le transfert de son siège dans un site optimisé que par le développement de nouveaux outils de communication permettant de faciliter les échanges de la communauté scientifique de ses 50 Etats membres.